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Licenciés deux fois en un an et demi

Article de Ouest France

D’anciens salariés de STMicro reclassés à Guichen en 2004 bientôt sans emploi

En 2004, 45 salariés licenciés de STMicroelectronics avaient été reclassés chez Solutions plastiques, société de plasturgie située à Guichen.

Placée en redressement judiciaire en septembre, cette
dernière a annoncé, vendredi soir, au terme d’un CE marathon, 32 licenciements. Au moins 28 ex-STMicro seraient concernés.

A l’époque, le reclassement était présenté comme exemplaire.

Aujourd’hui, c’est un flop. Petit retour en arrière.

Printemps 2004,

STMicroelectronics dévoile son plan social. Celui-ci contient une série d’obligations, notamment celle de « s’investir activement dans la réactivation du bassin d’emploi rennais ». Dans ce cadre, la société de plasturgie Solutions plastiques, qui fabrique des pièces en plastique (principalement pour PSA Peugeot-Citroën), est contactée.

Mieux : selon Jean-Marie Michel, délégué syndical CGT chez STMicro, elle se serait vue attribuer une subvention de 5 millions d’euros de la part du fabricant de semi-conducteurs. « A ce moment-là, cette subvention a été assujettie à l’embauche de salariés touchés par ce plan. Ce qui a été fait : ces fonds ont permis d’implanter une unité de production à Guichen et d’y intégrer 45 salariés licenciés », explique-t-il.

Toutefois, personne et encore moins Jean-Marie Michel lui-même ne se doute, que dix-huit mois plus tard, ce reclassement aura été fait pour rien en quelque sorte. Car, Solutions plastiques, en redressement judiciaire depuis septembre, a annoncé vendredi, au terme d’un comité d’entreprise, le licenciement de 32 de ses 58
salariés. D’après le syndicaliste, « au moins 28 d’ex-STMicro seraient concernés
 ». Les lettres de licenciements doivent être envoyées entre le 6 et 10 décembre.

Déboussolés : Pour Claudine, Pierre, Jakez, Magalie et Stéphane, le coup est plutôt dur à encaisser. Ensemble, comme lors du conflit d’STMicro, ils ont profité de la tenue du CE pour manifester leur amertume et leur colère. « Et bien, on commence à prendre l’habitude », ironisaient-ils d’abord. Avant de lancer : « J’ai travaillé 12 ans chez STMicro en tant qu’opératrice de production. Je me suis fait licencier. J’ai été embauchée à Guichen en juin 2004 au Smic. Et aujourd’hui, on veut encore se séparer de nous, alors qu’on a tout fait ici. C’est lamentable », soupire Claudine. « On nous avait promis des emplois pérennes et qu’est-ce qu’on a ·, demande Pierre, technicien de procédés de fabrication. On aimerait bien savoir où sont passés les 5 millions d’euros de STMicro. »

Pour Laurent Monteiro, élu au comité d’entreprise, « cette subvention n’a servi qu’à boucher des trous. Car, dès 2003, on savait que Solutions plastiques connaissaient d’importantes difficultés financières ».

Pour Jean-Marie Michel, la question est donc de savoir si le fabricant de semi-conducteurs avait eu vent de ces difficultés. Sur ce point, le syndicaliste affirmait vendredi soir que « les ex-STMicro n’excluent pas de demander des comptes à leur ancien employeur ».

Mickaël DEMEAUX.

Article publié le 28 novembre 2005.


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