Quel été pourri !!! je ne vous parle pas de mes vacances ou du temps… Mais bien des informations… pas un jour sans qu’on nous donne la température de la bourse, des profits des actionnaires et de leur volonté de mettre les États au régime sec.
Ah.. on a beau dire… mais après avoir bien profité de l’argent des Etats pour se remettre à flot, le système financier a maintenant besoin de mettre les Etats à la diète… après que ceux-ci se soient endettés pour lui permettre de survivre... bref… pour certains les scrupules sont loin d’être étouffants…
Bon… après avoir « profité » de mon été à ce rythme, le retour à la DGFiP n’en a pas été lui aussi tonitruant… A première vu, on pourrait se demander quel rapport entre la DGFiP et les bourses ? Et bien facile, le rapport : c’est le rapport d’activité de la DGFiP… La première chose sur laquelle je suis tombé en rentrant des vacances en ouvrant mon micro…
Evidemment, on en attendait pas moins : tout va très bien dans le meilleur des mondes… A la DGFiP, tout est parfait… Toutes les missions sont exécutées parfaitement, toutes en temps et en heure, on en fait même plus qu’avant… et sans aucun problème.
Comme c’est de la « com », je ne m’attendais pas à moins de la part de l’administration… Tout est tellement parfait qu’elle se gargarise même d’avoir gagné 6 mois sur le planning prévu de la réforme en 2010… Moi qui avais compris des messages du directeur que la réforme se faisait sans précipitation et dans le rythme prévu, je ne dois vraiment pas être malin.
Et puis… quand je pense à ce que me disent les collègues des difficultés dans leur SIP, les problèmes pour remplir les objectifs du contrôle fiscal, les collègues des domaines ou des amendes qui ne connaissent pas vraiment de quoi leur avenir sera fait, ou encore à ceux des petites trésoreries qui n’arrivent plus à faire face à la charge de travail et à leur rôle de service public en milieu rural… Ne parlons même pas des services CHORUS qui doivent gérer un outil mal foutu, ou de ceux du pôle transverse qui font face à toutes les réformes de perso ou de matériel sans vraiment avoir les infos pour… Et quand je réfléchis à tout ce qui se prépare pour, encore tout changer, du contrôle fiscal dans les règles de l’art, à la transformation de la séparation ordonnateur/comptable et tout le reste… J’ai réellement l’impression de vivre sur une autre planète…
Et à ce moment là, je n’avais pas encore lu le rapport d’activité de ma direction, là c’est pire : y a rien sur la difficulté de vie au travail, les collègues absents pas remplacés et le travail qui s’accumule sur les bureaux… Et pas plus sur la reconnaissance du travail effectué… y parait qu’on devrait toucher 10 euros en plus par mois grâce aux ministres, ça me fera une belle jambe quand mes frais de déplacement pour aller à une formation ne sont pas remboursés à la bonne hauteur… Ou quand avec la réforme des retraites ma rémunération a diminué vu qu’ils ont augmenté les charges : un truc qui n’était jamais arrivé depuis 1945…. Y a pas à dire on en perd de l’argent pour travailler ! bref...
Pour pas m’énerver, je passerai sur la phrase d’avant propos du directeur général (p6) : "Ces missions, la DGFiP les exerce avec 3 objectifs : qualité de service pour ses usagers et ses partenaires, efficacité pour l’Etat, épanouissement professionnel pour ses agents". Il me suffit, sans grande subjectivité de regarder autour de moi pour constater les dégâts et voir à quel point ces objectifs sont loin d’être atteints.
Mais bon pour ne pas être de mauvaise foi, je dois bien le reconnaître la DGFiP a bien réussi en une chose : elle le met d’ailleurs bien en exergue… Ah… le haut de la page 20 ! « La DGFiP participe à la réduction des effectifs de l’Etat… -8000 en 3 ans et elle veille, en permanence à améliorer sa performance, à rationaliser ses coûts… » Comme c’est joliment dit… On s’étonne même que ce le soit avec autant de pudeur… 2 départs sur 3 non remplacés… quand même ! Alors que partout ailleurs la DGFiP est la meilleure, et que là, pour le coup, c’est le cas... pas de triomphalisme ! C’est surprenant !
Mais à voir les problèmes pour les missions et les usagers, les risques pour les collègues de cette situation… c’est pas de pudeur dont on a besoin mais bien d’un changement à la DGFiP ou, pour le dire simplement, de bras pour travailler dans de bonnes conditions…
Du coup, quand je repense à ce que j’ai entendu aux infos sur la dette et que je lis ce rapport… je me dis qu’on va encore vouloir nous faire passer un sale moment ! Et qu’on est pas près de nous donner les moyens de travailler correctement…
Et moi, du coup… j’en ai marre de cet été pourri ! Marre qu’on fasse semblant que je n’existe pas, que je ne demande rien, que je me contente de ce qu’on me donne ! Non… c’est pas possible !
Alors plutôt que continuer à lire le rapport, je suis allé sur le site de la CGT, c’est bien mieux… et j’ai vu qu’elle proposait une journée d’action à la rentrée pour proposer d’autres choix dans mon travail, pour les emplois ou ma rémunération… Pas de souci pour le coup ! Ce jour là, je serai là dans les manifs pour revendiquer un changement à la DGFiP, dans la fonction publique… A commencer par plus d’emplois pour conforter les missions rendues aux usagers ! Et puis pour des meilleures conditions de travail sans que ce soient les indicateurs qui dirigent mon service… et pour moi aussi, pour que mes qualifications soient reconnues à leur juste niveau… oui... ça c’est sûr ! je serai dans l’action !
Et puis, pour bien rappeler à tous que d’autres choix sont possibles à la DGFiP, le 20 octobre : je voterai CGT aux élections professionnelles. Pour qu’ensuite collectivement, on poursuive l’action et qu’on gagne de nouveaux droits et garanties… Je crois bien que c’est vital !
