vous êtes ici : accueil > Humeur ou Humour

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Les années passent et les salariés trinquent

Les années passent et les salariés trinquent

La condition salariale d’aujourd’hui est comparable à celle de 1950, selon une étude.

Par Muriel GREMILLET

vendredi 29 avril 2005 - Libération –

Le niveau de vie des ménages dont le salaire est le seul revenu s’est effondré depuis vingt ans, par rapport à ceux disposant d’un patrimoine. C’est ce qu’affirme une étude de Cerc-Association (Connaissance de l’emploi, des revenus et des coûts) publiée hier, selon laquelle « la condition salariale est aujourd’hui comparable à ce qu’elle était il y a un demi-siècle ».

Depuis vingt-cinq ans, la structure du revenu disponible des ménages s’est considérablement déformée, souligne l’étude. « Les récentes revendications salariales ne sont donc pas le fruit d’une illusion d’optique liée à l’annonce de profits boursiers records », mais traduisent « la chute considérable de la part des revenus nets d’activité dans le revenu total des ménages », affirme son auteur, Pierre Concialdi, économiste à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires).

Entre 1978 et 2003, la part de ces revenus a ainsi diminué de plus de 14 points, passant de 67 % du revenu total des ménages à 52,7 %. Depuis la fin des années 70, les gains de pouvoir d’achat sont en effet restés « minimes », « 0,2 % à 0,3 %» par an, soit un chiffre « très largement inférieur à l’évolution du niveau de vie moyen en France ». Cette atonie est « d’autant plus remarquable » que le niveau de qualification de la main-d’oeuvre n’a cessé d’augmenter. « A structure de qualification constante, le salaire net moyen a connu une perte de pouvoir d’achat comprise entre 4 % et 8 % depuis 1978 ». Cette détérioration a touché tous les salariés, du public ou du privé.

Dans le même temps, depuis 1993, la part des revenus issus de la propriété est passée de 10,9 % en 1978 à 19,1 % en 2003. « L’envolée de [ces] revenus » a creusé l’écart entre ceux disposant d’un patrimoine ayant « pu amortir, dans une certaine mesure, la modération salariale », alors que les autres ont vu leurs conditions de vie se dégrader.

Article publié le 29 avril 2005.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.