vous êtes ici : accueil > Humeur ou Humour

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

Journée de travail forcé

Journée de travail forcé.

En application d’une nouvelle loi dont chacun a pu entendre parler après les événements dramatiques survenus au cours de l’été 2003 il est instauré une journée de travail forcé, qui dans la fonction publique d’Etat sera le lundi de la pentecôte.

Travail forcé ? Il ne s’agit pas d’autre chose en effet, car, les milliers de morts survenus pendant la canicule résultent pour une grande part d’insuffisances en matière d’investissement pour les personnes âgées, d’un manque flagrant de personnel, dus aux politiques de rigueur des différents gouvernements, et non d’un quelconque manque de moyens financiers.

Pourtant, aucune raison d’ordre impératif ne contraignait à cette réduction progressive et rampante, inavouée du service public de santé qu’endiguerait cette extension de la durée du travail d’une journée par an ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

 1- La richesse de la nation continue d’augmenter chaque année, elle n’ a donc aucune obligation de réduire son train de vie, surtout quand il ne s’agit pas de dépenses somptuaires, mais de la santé et de la dignité de la population.

 2- Avec autour de 3 millions de demandeurs d’emplois, il n’y aurait aucune difficulté à trouver voire à former un personnel compétent et en nombre suffisant pour assurer le service public de santé nécessaire aux besoins de la population.

La raison inavouée est donc ailleurs, et dans cette « affaire » du lundi de la pentecôte, elle n’a aucun scrupule à endosser le masque impudique et insultant de la compassion.

Les gouvernements successifs ont été des collaborateurs et des promoteurs du développement hégémonique de l’idéologie libérale ravageuse mise en pratique depuis plus de 20 ans à travers les nouvelles politiques publiques dites réformatrices, concernant les retraites, la sécurité sociale, l’éducation, la disparition des services publics de proximité, ou encore la privatisation déguisée ( LOLF )du service public qui n’existera bientôt plus, sans doute provisoirement, que par son nom.

Des deux facteurs de production, le travail est le grand perdant de ce laminage : forte baisse du pouvoir d’achat, et maintien, voire croissance du nombre de chômeurs.

Pourtant, la croissance économique repose en grande partie sur la consommation, et on réclame régulièrement aux salariés de la soutenir par l’augmentation de leurs achats ! ! ! Quel cynisme.

Ne reste t’il plus aux salariés, qu’à singer la démarche des entreprises ( réduction des coûts ) et à renforcer leur épargne en vue d’un futur de plus en plus incertain, de moins en moins lié à des mécanismes de solidarité collective. Il faudra compter sur soi, sur la famille ! ! !

Quel aveu de régression sociale.

Il n’est donc plus temps d’être solidaire des détenteurs du second facteur de production, le capital, qui lui profite à plein, et doublement, des politiques libérales : baisse des coûts salariaux, diminution des prélèvements obligatoires ( réforme de la TP, baisse du taux de l’IS ....) et augmentation du nombre et des subventions perçues, provenant des divers budgets des collectivités locales et de l’Etat., budgets qui ne baissent pas, et pour cause, malgré le recul de la production de services publics.

On peut alors mettre à nu cette raison inavouée. Il s’agit une fois de plus de réduire le coût de production du service public ( on n’arrive quand même pas à le faire disparaître en un jour !), afin de baisser les prélèvements sur les entreprises ou bien de leur attribuer encore plus de subventions.

Et, on peut aussi en tirer les conséquences :

 1- Cela n’apporte aucune solution aux causes d’importance majeure et de nature structurelle du drame de la canicule de l’été 2003, ou autres insuffisances moins médiatiques. En réalité la situation va s’aggraver.

 2- Les bénéficiaires ne sont pas les personnes âgées, mais les gros actionnaires, détenteurs des grandes fortunes qui vont encore un peu plus progresser, et quelques hauts managers grassement rémunérés, contraints de recourir à toujours plus d’autoritarisme, de méthodes coercitives, de pressions voire de violences directes ou indirectes ( apparition d’agressions et de suicides dans certaines entreprises...), pour mettre en place ces nouvelles méthodes de gestion malsaines, auxquelles convient de mieux en mieux le terme d’exploitation.

Cela permet d’appeler enfin les choses par leur nom, il s’agit bien d’une journée de travail forcé.

Pour résister, puis mettre fin aux reculs du pouvoir d’achat, à la détérioration des conditions de travail, pour vivre décemment, pour défendre un véritable service public réducteur des inégalités, c’est à dire au service de toute la population, les salariés doivent s’organiser, particulièrement en se syndiquant, afin d’exercer collectivement par ce seul moyen véritablement efficace, un contre pouvoir d’abord de défense puis de conquêtes de nouveaux droits

Article publié le 28 janvier 2005.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.